Lors de son interrogatoire, il a été tout simplement époustouflant. Inspecteurs et agents de police n’en reviennent toujours pas. Sous leurs yeux stupéfaits, il a sorti un lapin de son chapeau, fait surgir des colombes de nulle part, saisi au vol une pièce de monnaie derrière l'oreille d’un agent, extrait de son poing fermé une interminable guirlande de foulards bigarrés. Bien sûr, ensuite, impossible de lui faire avouer un seul de ses trucs, même sous la menace d’un volumineux annuaire téléphonique !

Sous les applaudissements, il a ensuite fait disparaître des pièces à conviction présentes sur la table, s’est libéré de menottes pourtant bien serrées, puis s’est finalement évanoui dans la nature. L’admiration est unanime au commissariat et les commentaires élogieux ont duré de longues minutes avant qu’on décide enfin de se remettre au travail.

Car l’enquête piétine. Comment, dans la cave du domicile conjugal, le tronc de la femme du prestidigitateur a-t-il pu être abandonné dans une caisse cadenassée tandis que ses jambes étaient enfermées dans une autre, entreposée à plusieurs mètres de la première ? On sait bien qu’il ne faut pas se laisser aller aux apparences, le coup de la femme coupée en deux on connaît, il y a forcément toujours un truc. Oui mais lequel ?