- La phrase subordonnée relative
Une proposition subordonnée relative est d'abord une phrase. Elle comporte la plupart du temps un verbe conjugué exprimant une action ou un état mais il existe également des subordonnées relatives dont le verbe est à l'infinitif.
Elle est ensuite subordonnée, c'est-à-dire qu'elle dépend d'une autre phrase, à laquelle elle se greffe en perdant ainsi son autonomie.
Elle est enfin relative, c'est-à-dire qu'elle établit une relation entre deux propositions ayant un élément en commun. C'est le pronom relatif qui assure la liaison entre la proposition principale et la subordonnée.
Le pronom relatif joue donc 3 rôles :
- Il introduit la relative. Quelle que soit sa fonction dans la phrase, il occupera ainsi toujours la première place.
- Comme tout pronom, il remplace un autre terme. Ce dernier le précède directement, dans une grande partie des cas, et est appelé l'antécédent.
- Comme tout pronom, il a une fonction grammaticale au sein de la proposition subordonnée.
ExemplePrenons deux phrases indépendantes :
Les phrases 1 et 2 ont en commun le terme "clés" et expriment chacune une idée différente. Deux mises en relation, par l'intermédiaire d'un pronom relatif, sont donc possibles :
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Les pronoms relatifs simples peuvent pronominaliser des constituants aux fonctions différentes :
Fonction |
Pronom |
Exemple |
Un GNs | qui | Il a lu tous les livres qui sont dans sa bibliothèque. |
Un GN cv | que | Il lit toujours les livres que je lui conseille. |
Un GPrép (CN, CV, CAdj) introduit par de |
dont |
Il ne lit que les livres dont il a entendu de bonnes critiques. C'est un travail dont il peut être fier. |
Un GPrép (CV, CP) introduit par une autre préposition que de |
qui, lequel |
Le livre pour lequel j'ai dépensé une fortune est une première édition d'un roman de Flaubert. |
Le Gprép exprimant le lieu | où | La bibliothèque où j'ai l'habitude de travailler est située au centre-ville. |
Les pronoms complexes utilisés après toutes sortes de prépositions ont les formes suivantes :
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Le principe d'enchâssement des propositions subordonnées relatives peut être bien mis en évidence dans la phrase suivante extraite de l'oeuvre de Marcel Proust :
Les soirs où, assis devant la maison sous le grand marronnier, autour de la table de fer, nous entendions au bout du jardin, non pas le grelot profus et criard qui arrosait, qui étourdissait au passage de son bruit ferrugineux, intarissable et glacé, toute personne de la maison qui le déclenchait en entrant « sans sonner », mais le double tintement timide, ovale et doré de la clochette pour les étrangers, tout le monde aussitôt se demandait : « Une visite, qui cela peut-il être ? »
Les soirs
tout le monde aussitôt se demandait : "Une visite, qui cela peut-il bien être?" |
Dans cette représentation schématique et hiérarchique de la phrase de Proust, antécédents et pronoms relatifs sont représentés dans une couleur commune. On retrouve donc des propositions relatives de 1er, 2ème et 3ème niveaux.
On peut remarquer que la première proposition subordonnée relative, introduite par où, et la dernière, introduite par qui sont déterminatives parce qu'elles limitent l'extension du concept exprimé par leur entécédent (On ne parle pas de tous les soirs mais de certains d'entre eux. De la même façon, on ne parle pas de toutes les personnes de la maison mais de certaines d'entre elles). Elles ne peuvent donc être supprimées sans induire un changement de sens.
Les propositions subordonnées relatives, introduites par qui, sont en revanche explicatives et ne limitent pas l'extension du concept exprimé par l'entécédent. Elle peuvent donc être supprimées sans que la phrase ne perde son sens.